Guatemala,
Ce voyage, notamment dans la région du lac Atitlan, a été révélateur pour, Nadine Marchal, de l’importante concordance entre tissage, identité, nature et spiritualité. Cette étape est-elle la genèse d’une démarche artistique différente ?
Pour atteindre un village niché au bord du lac, blotti entre eau et volcans, aucun chemin, seule une embarcation permet de relier un lieu de vie à l’autre.
Immergée plusieurs semaines et à plusieurs reprises, dans une communauté de femmes tisserandes, tout au bout de ce lac, au bout du monde, Nadine a pris conscience de valeurs communautaires oubliées dans nos pays.
Là-bas, chaque couleur de fil teint avec des végétaux raconte une histoire, l’appartenance à un lieu et aux éléments. Le lac, les volcans, les étoiles sont représentés entre chaîne et trame comme des êtres avec qui les femmes et les hommes échangent tous les jours.
Des initiatives de femmes se rassemblant pour perpétuer et transmettre leurs connaissances à la jeune génération, montrent à quel point chaque petit effort est crucial, qu’il n’est pas vain.
Combien il est vital de conserver le savoir, la mémoire de ces peuples, dont les livres ne sont pas rangés sur de simples étagères mais inscrites dans la matière vivante, tissée, qu’ils chérissent de leurs mains.
Equateur,
Les paysages époustouflants, les volcans puissants grondant sous les sommets enneigés rappellent à l’humain combien il doit rester humble et respecter la nature. On retrouve l’expression de ce respect dans différentes formes artisanales. Les symboles peints ou tissés, selon l’objet, sont de véritables écritures racontant les liens entre l’humain et Pachamama, la terre mère.
Chez une famille tisserande, les murs de l’entrée de l’habitation étaient peints de fresques illustrant des lieux sacrés naturels où ils se rendent chaque semaine.
La singularité de cette région d’Equateur, à quelques heures de Quito, est que ce sont plutôt les hommes qui tissent.